15 mesures en faveur des arts plastiques _
Frédéric Mitterrand a dévoilé, le 11 octobre 2011, quinze mesures en faveur des arts plastiques, conçues au terme des « Entretiens des arts plastiques » qu'il avait lancés le 11 février 2011, pour accompagner les évolutions du secteur des arts plastiques.
Ces entretiens ont réuni plus de 450 participants répartis en quatre ateliers de travail, à l’initiative de la Direction générale de la création artistique, et en lien également avec le ministère des Affaires Etrangères et l’Institut Français.
Alors que la mondialisation et la révolution numérique créent simultanément de nouvelles opportunités de développement et de nouvelles sources de déséquilibres, elles mettent surtout en évidence l’interdépendance et l’interconnexion de tous les acteurs de l’art. Plus que jamais, la vitalité et la visibilité des artistes est liée à la force du « monde de l’art » tout entier auxquels ils appartiennent : écoles, lieux d’exposition publics et privés, centres d’art, fondations, FRAC, musées, galeries, collections publiques et privées, nationales et internationales, organismes professionnels, revues d’art, réseaux sociaux sur internet, résidences en France et à l’étranger…
Trente ans après le début de la politique de décentralisation du ministère de la Culture et de la Communication dans le domaine des arts plastiques, ces quinze mesures visent ainsi à renforcer le dynamisme des arts plastiques en France et le rayonnement de la scène française à l’étranger en relançant une politique d’irrigation du monde de l’art. Elle définissent une politique d’encouragement et de facilitation de l’initiative publique et privée.
Elles se déploient à cet égard dans quatre directions
La rémunération des études pour les projets artistiques devra être généralisée. Le principe de la rému- nération des artistes sera introduit dans les textes de conventions (identification des rémunérations des artistes dans les comptes des institutions).
3. La mise en place d'un fonds pour la formation professionnelle continue des artistes auteurs
Les travaux menés sur la base du rapport de l’inspection générale de affaires culturelles rédigé par Messieurs Kancel et Butaud ont permis d’avancer vers la définition d’un dispositif spécifique, attendu depuis de nombreuses années par les artistes auteurs. La réflexion a associé les ministères chargés de la culture, du travail, de la formation professionnelle, les organisations représentatives des artistes auteurs, des diffuseurs ainsi que les sociétés d'auteurs. Une disposition législative devrait permettre la mise en place courant 2012 de ce dispositif, qui concernera l'ensemble des artistes auteurs relevant de la Maison des artistes et de l'AGESSA, soit environ 230 000 affiliés et assujettis. Il devrait être alimenté par des cotisations des artistes auteurs et des diffuseurs et par une contribution des sociétés d'auteurs.
4. La recherche d’une meilleure insertion professionnelle des étudiants et des jeunes artistes
Une relance de la participation de l'Etat à la construction d'ateliers interviendra sous l'angle exclusif du développement de lieux de production et de plateaux techniques. Les services de la DRAC et du Préfet de Région seront sollicités pour que soit prévus des ateliers d'artistes dans les programmes de rénovation urbaine relevant des Contrats de Développement Territorial.
_Le développement du marché de l’art
Parallèlement au fonds d’avance, l’Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles (IFCIC) offrira sa garantie financière et son expertise aux banques qui octroient leurs concours aux galeries d’art. L’IFCIC est un établissement financier ayant reçu mission du ministère de la Culture et de la Communi- cation et du ministère de l’Economie et des Finances de contribuer au développement, en France, des industries créatives, en facilitant pour ces entreprises l’accès au financement bancaire.
Aux banques, l’IFCIC offre une double prestation de garantie financière sur les crédits consentis (en cas de défaillance de l’emprunteur) et d’expertise du risque spécifique des PME culturelles. Fort de son expérience sectorielle et grâce à ses comités et réseaux institutionnels et professionnels (DGCA du ministère de la Culture et de la Communication, Comité Professionnel des Galeries d’Art...), l’IFCIC peut jouer un rôle d’interface entre les galeries et les banques. L’intervention de l’IFCIC facilite l’engagement de la banque en faveur de l’entreprise et permet de limiter les cautions personnelles qui sont susceptibles d’être demandées. L'IFCIC peut également apporter son soutien au galeriste pour préparer son dialogue avec son banquier. La garantie représente généralement 50% du crédit et peut atteindre 70% pour les crédits inférieurs à 100.000€, et prochainement 150.000€.
- Leur présence sera renforcée au sein de la commission nationale de la commande publique qui propose au ministre les projets qui bénéficient d'un financement public ;
- L'ensemble de la procédure de la commande publique qu'elle concerne les projets en région cofinancés avec des collectivités territoriales ou les projets nationaux financés intégralement par l'Etat par l'intermédiaire du CNAP, fera l'objet d'une circulaire. Dans ce texte seront précisées les conditions d'un dialogue permanent entre les partenaires publics et privés, les artistes et les galeries engagés dans les projets de commande publique. Le ministère de la Culture et de la Communication mettra en place un système d'information systématique des professionnels sur les différents projets de commande publique et de 1% artistique en cours d'instruction.
Le CNAP développera une politique d'acquisitions en collaboration avec les FRAC et les musées d'art contemporain en région. Le Fonds national d'art contemporain consacrera ainsi une partie significative de ses acquisitions, pouvant atteindre 1/3, à des achats proposés par les établissements en région, qui bénéficieront du dépôt de longue durée des œuvres qu'ils auront contribué à faire entrer dans les collections nationales.
Pour une meilleure visibilité en région de ses acquisitions, le CNAP engagera par ailleurs un programme national d'expositions permettant de valoriser ses collections et organisera, chaque année une exposition des acquisitions récentes. Parallèlement, le Palais de Tokyo offrira une fois par an ses espaces à une institution en région.
Les Entretiens pour les arts plastiques organisés au niveau national ont permis de dégager un certain nombre de pistes de réflexion et de propositions concrètes. Celles-ci doivent faire l'objet de débats animés par les DRAC dans chacune des régions avec les professionnels et les collectivités territoriales. Ces entretiens en région doivent déboucher sur une déclinaison régionale des thèmes nationaux et sur des initiatives spécifiques adaptées à chaque contexte régional. Les DRAC ont pour mission d'organiser ces réunions et d'en assurer le secrétariat.
Un grand nombre de lieux proposent des résidences aux artistes. Cette offre de résidences sera enrichie par la mise en place d'un système de régie et d'accompagnement des artistes en résidence. Les résidences pourront faire l'objet de parrainages en liaison avec les collectionneurs. Ces parrainages donneront lieu à l'organisation de rencontres avec les professionnels, critiques d'art ou responsables d'institutions.
Enfin, il est prévu une traduction systématique des publications et des sites internet, notamment celui du CNAP ou des sites internet des lieux de ressources et d'informations professionnelles.
Un groupe de travail regroupant les administrations et les professionnels concernés sera chargé de faire des propositions sur les supports numériques pouvant développer l'accès du plus grand nombre aux arts plastiques : développement de sites web pour les artistes et les lieux d'exposition, catalogues dématérialisés, référencement de collections, apprentissage et maniement des outils numérique dans les écoles d’art...
- Création d'un chargé de mission spécialisé arts plastiques à Londres sur le modèle de celui existant à Berlin, en liaison avec le ministère des affaires étrangères et européennes ;
- Accompagnement des professionnels et artistes français en séjour à l'étranger ; - Accueil en France de professeurs et de commissaires d'exposition étrangers ; - Création de fonds binationaux de promotion de l'art contemporain ; - Promotion d'opérations de jumelage entre galeries sur le modèle de Paris-Berlin ou entre centres d'art sur le modèle de Thermostat ; - Extension des dispositifs d'aides à la représentation des galeries française dans les foires internationales.
Parallèlement, les moyens budgétaires prévus en 2012 s’élèvent à 69 M€. Les crédits centraux d’intervention progressent de 7,4 % pour s’élever à 18,1 M€ pour soutenir la réouverture du Palais de Tokyo, la Triennale, Monumenta et le Plan Photo. Avec 17,5 M€, les crédits déconcentrés progressent de 3,4 %. L’Etat reconduit également les crédits destinés à financer sa politique de soutien aux artistes et aux professionnels de l’art contemporain (allocation d’installation d’ateliers, acquisition de matériel, soutien aux expositions d’art contemporain et aux organisations professionnelles). Les crédits de commande publique sont maintenus. Enfin, 500.000 € destinés à financer des avances remboursables aux galeries par le Centre national des arts plastiques et 700.000 € destinés à subventionner des projets d’artistes sous la supervision de la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques constituent deux mesures nouvelles supplémentaires.